Nous allons franchir le pont de Pierre qui conduit au centre de Bordeaux. L'absence de pont sur la Garonne a longtemps été considérée par les Bordelais comme une défense naturelle face à l'ennemi. Depuis la réalisation du premier ouvrage en 1821, le pont de Pierre, le désenclavement de la ville a été une priorité vitale. Après la passerelle Eiffel en 1860, il faudra néanmoins attendre plus d'un siècle pour construire un nouveau pont. Il relie la rive gauche au quartier de la Bastide. Premier pont sur la Garonne, il fut construit sur ordre de Napoléon Ier entre 1810 et 1822, d'après les plans de Claude Deschamps. Il mesure 486 m de longueur et 19 m de largeur. Les premières assises de la maçonnerie des piles ont été mises en place grâce à des caissons compartimentés de 23 m de longueur, de 7,40 m de largeur et de 6 m de hauteur. Durant douze ans les bâtisseurs durent faire face à de nombreux problèmes en raison du courant très fort à cet endroit-là. C'est grâce à une cloche à plongée empruntée aux Britanniques que les piliers du pont purent être stabilisés. Il compte dix-sept arches (nombre de lettres dans le nom de Napoléon Bonaparte). Sur les côtés, chaque pile de briques est rehaussée d'un médaillon blanc en l'honneur de l'empereur. Il porte aussi les petites armoiries de la ville (les trois croissants entrelacés). Ce pont fut le seul jusqu'à la construction du pont Saint-Jean en 1965.

Porte de Bourgogne : appelée aussi Porte des salinières, elle est située face au Pont de Pierre et s'ouvre sur le Cours Victor Hugo. Tourny souhaitait qu'elle constitue un accompagnement pour la Place Royale (Place de la Bourse) et la consacra au Prince Monseigneur le Duc de Bourgogne le 24 janvier 1757. Sa conception se rapproche de celle des Arcs de Triomphe, tel que celui de Titus à Rome. Elle a été un temps l'Arc Napoléon.

Bordeaux ; Cathédrale Saint-André. Du nom de l'archevêque de la ville en 1430 (mort en 1458) qui créa la première université de Bordeaux vers 1440. Il est inhumé derrière le maître autel de la cathédrale. Consacrée par le pape Urbain II en 1096, la cathédrale est bâtie sur un plan en croix latine à nef unique de 124 mètres de long, 18 m de largeur au transept, 23 m de haut dans la nef et 29 m dans le chœur. Alors qu'elle avait été conçue pour avoir quatre clochers, deux seulement ont leur flèche (côté rue Vital-Carles) car on se rend vite compte que la cathédrale est trop lourde pour le sol marécageux et s'enfonce. La construction des deux autres clochers est alors abandonnée. Du premier édifice roman du XIe siècle il ne reste que les murs intérieurs de la nef.

Fondé en 1390 pour accueillier les pèlerins, l'hôpital Saint-André a totalement disparu. La cathédrale, chef d'oeuvre de la ville a heureusement survécu en subissant au cours des siècles de nombreuses transformations. Côté nord, le portail royal est décoré du Jugement dernier et des apôtres dans la plus pure tradition du gothique français.

Portail des Flèches de la cathédrale Saint-André. Le tympan du portail nord de la cathédrale de Bordeaux se décompose, selon les spécialistes, en trois registres. En bas, sur le linteau est représentée la Cène. Un nébulé, c'est-à-dire un cordon de nuage sépare ce registre du suivant, qui présente un ascension du Christ au milieu des douze apôtres. Aux pieds du Christ figure un mont des oliviers symbolique. Au sommet de ce tympan, Dieu le père est représenté sous les traits d'un Christ trônant entre deux anges. L'un tient un linceul, l'autre une couronne d'épine. Les deux anges qui encadrent ce tympan portent une lune et un soleil comme on a coutume de faire dans les jugements derniers.

Détail du portail des Flèches.

Chœur de la cathédrale.

La Vierge remettant le scapulaire à saint Simon Stock (Nicolas Mignard, 1644).

La tour Pey-Berland, isolée du reste de la cathédralel a été construite entre 1440 et 1450. Elle est quadrangulaire avec des contreforts, une galerie extérieure et une flèche octogonale avec au sommet, une statue de Notre-Dame d'Aquitaine réalisée en 1862 et restaurée dernièrement.

Palais Rohan, siège de l'hôtel de ville. Ancien palais archiépiscopal, construit entre 1771 et 1784. C'est l'archevêque Ferdinand Maximilien Mériadec de Rohan qui lui donne son nom puisque le palais fut construit à sa demande. Rohan commence par faire démolir les vieux bâtiments proches de la cathédrale puis les vieil archevêché. Il obtient du roi Louis XV, en 1771, l'autorisation de construire un palais digne de lui en vendant 30 hectares de terrains marécageux situés à côté. Joseph Étienne est le premier architecte, il sera remplacé en 1776 par Richard Bonfin. Le sieur Poirier est le conducteur de travaux. En 1780, le palais est quasiment fini mais Monseigneur de Rohan est nommé archevêque de Cambrai. Il terminera sa carrière comme aumônier de l'impératrice Joséphine.  Il devint l’hôtel de ville de Bordeaux en 1835 après avoir été résidence impériale de Napoléon Ier.

La porte Dijeaux a été une des entrées monumentales de la ville de Bordeaux au XVIIIe siècle, bâtie par Voisin entre 1748-1753 sur les plans de l’architecte André Portier. Le décor est de Clair Claude Francin2.  Elle est en pierre de Frontenac, pierre dure et dense, habituellement utilisée pour les fondations d’un bâtiment (pour les parties supérieures on utilise habituellement la pierre de Bourg). On peut remarquer dans cette pierre poreuse, des sédiments de coquilles2.  Son nom est en rapport avec le temple de Jupiter qui se dressait à cet emplacement à l'époque gallo-romaine. Le nom vient de la déformation du gascon « De Jòu » (de Jupiter) qui est la langue traditionnelle de Bordeaux.

Rue Sainte Catherine, principale rue de Bordeaux, c'est la plus longue rue piétonne d'Europe. Au centre de la rue Sainte-Catherine se trouve la place Saint-Projet (évêque auvergnat mort en 674).

Le Grand théâtre : La place de la Comédie se trouve sur l'emplacement du forum gallo-romain où étaient situés les Piliers de Tutelle (Tutela, déesse protectrice de la ville), rasés sur ordre de Louis XIV, après les troubles de la Fronde puis une sanglante révolte antifiscale, pour faciliter le tir des canons du château Trompette sur la cité rebelle.  Classé monument historique, le Grand Théâtre a été édifié par l’architecte Victor Louis entre 1773 et 1780. Exemple parfait d'un théâtre à l'italienne. Dernière restauration en 1991. Depuis il a retrouvé sa décoration intérieure d'origine (marbre, o] et bleu). Il est aujourd'hui considéré comme l'un des plus beaux théâtres français.  Le péristyle de sa façade, inspiré de l’Antiquité, est supporté par 12 colonnes corinthiennes. La balustrade est ornée de douze statues de pierre représentant les 9 muses et 3 déesses : (Junon, Vénus, Minerve). Certaines scènes du film Beaumarchais, l'insolent y ont été tournées.

La magie de la nuit...

La place de la République de Bordeaux est encadrée par l'hôpital Saint-André (construit par Jean Burguet entre 1825 et 1830) et le Palais de Justice qui se font face. Y figure également le Monument aux mobiles de la guerre de 1870 (de J. Achard).

Le monument aux Girondins est situé sur la place des Quinconces à Bordeaux. Il a été élevé entre 1894 et 1902 à la mémoire des députés Girondins victimes de la Terreur, et célèbre la République. Il est communément appelé, par les Bordelais, « colonne des Girondins », ou « monument des Girondins ».

La porte Cailhau se dresse sur la place du Palais du côté du fleuve. C'était la principale entrée dans la ville, car la place du Palais bordait le Palais de l'Ombrière, résidence des ducs de Guyenne, puis siège du Parlement de Bordeaux à partir de 1462. Elle permettait d'accéder au fleuve. À l'époque, les quais verticaux n'existaient pas. La rive descendait en pente douce vers le fleuve et c'étaient des bateaux légers qui déchargeaient les navires ancrés dans le fleuve. La porte actuelle a remplacé une porte plus ancienne. Elle a été construite en 1495 pour commémorer la victoire remportée en 1495 par Charles VIII à la Bataille de Fornoue contre les italiens.

Un jardin public fort agréable. Avec 15 m2 d'espaces verts par habitant intra-muros, la ville de Bordeaux dispose d'un patrimoine naturel riche de qualité.

Place de la Bourse et quais rive gauche. En bord de Garonne, Bordeaux possède l’un des plus beaux patrimoines urbains du monde avec ses façades XVIIIe siècle aujourd'hui ravalées et de nombreux édifices classés ou inscrits au titre des monuments historiques. Les quais se déroulent sur une bande de 80 mètres de large, entre les façades et le fleuve, et sur 4,5 kilomètres de long depuis la gare Saint-Jean jusqu'aux bassins à flot. Dans le sillage du tramway, les quais ont progressivement été réaménages selon le plan conçu par le paysagiste Michel Corajoud (Parc des Sports, Prairie des Girondins...). Réalisée sous l’intendance de Boucher par l'architecte du roi, Jacques Ange Gabriel, entre 1730 et 1775, la place de la Bourse est la première brèche dans les remparts du Moyen Âge et est destinée à servir de somptueux écrin à la statue équestre, détruite à la Révolution, du roi de France Louis XV. Elle est inaugurée en 1749, symbole de la prospérité de la ville. Successivement appelée place Royale, place de la Liberté pendant la Révolution, place impériale sous Napoléon Ier, puis à nouveau place Royale à la Restauration. En 1848, à la chute de Louis-Philippe Ier, elle devient place de la Bourse.

Effet brouillard du miroir d'eau devant la place de la Bourse....effet garanti et apprécié, particulièrement en période estivale.

Le pont Jacques-Chaban-Delmas, ou pont Bacalan-Bastide, à Bordeaux, est un pont franchissant la Garonne entre le pont de pierre et le pont d’Aquitaine, il se situe dans le prolongement de la rue Lucien Faure. Le conseil municipal de la ville de Bordeaux a résolu le 22 octobre 2012 de le baptiser du nom de « Jacques Chaban-Delmas », l'ancien maire de Bordeaux.

Le superbe prieuré de Cayac...

Construit sur une antique voie romaine, l'ensemble est initialement composé d'une église, d'un hôpital situé juste à côté et d'un cimetière où étaient enterrés indifféremment les religieux et les pèlerins morts d'épuisement ou de maladie. De l'autre côté de la voie se trouvent le logement des frères hospitaliers et les dépendances (chai, cuvier, écurie, poulailler, grange et moulin à farine). Une voûte existait probablement entre les deux parties permettant l'accueil des pèlerins et servant aussi aux hospitalisés afin qu'ils puisent suivre les cérémonies religieuses.En 1304, l'hôpital est transformé en prieuré qui, au fil du temps et des nombreux dons, prend l'allure d'une importante propriété foncière travaillée par des serfs. L'actuel château à tourelles n'existait pas au Moyen Âge. Il fut construit au XVe siècle puis restauré aux XVII° et XIX° siècles. En 1618, l'ensemble passe aux mains des Chartreux. Mais les pèlerinages se font plus rares et le Prieuré a amorcé un déclin, confirmé début XVIIIe siècle par l'arrêt du service religieux. Après la Révolution, le prieuré accueillit une verrerie dont on trouve encore quelques vestiges. Dernier avatar : l'église abrita, un temps, le local des Témoins de Jéhovah. Étonnante destinée pour l'ancien hôpital où étaient soignés les pèlerins du Moyen Âge, souvent malmenés par la traversée de la forêt ancestrale de Talence. Le site de Cayac est un lieu toujours vivant. De nos jours le Prieuré de Cayac a retrouvé sa fonction première puisqu'il accueille à nouveau des pèlerins sur le chemin de St Jacques de Compostelle.

Détail de façade: Le pèlerin est partout présent!

L'histoire du Prieuré est indissociable de celle du pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle. La découverte de la sépulture du disciple du Christ, St Jacques Majeur en Galice et la grande piété de la population au Moyen Âge explique la popularité de ce pèlerinage. Les pèlerins ne sont arrêtés ni par la longueur et la difficulté du voyage, ni par la peur de croiser des bandits ou l'hostilité de certaines régions comme les Landes.

LE PELERIN: LE REPOS....Il a marché longtemps...ses veines gonflées en témoignent. Sur le chemin du retour, il fait halte au

 

 

 


Ste Gwladys

Vendredi 29 Mars 2024