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Llanes: "Les cubes de la mémoire"
39560 Unquera - 33500 Llanes
Parcours :
Une étape de 27,4 km demandant 6h50 et,pour démarrer cette première journée dans la province des Asturies, nous nous évaderons loin dans l'espace en passant à Colombres. Les splendides villas d'inspirations coloniales construites par les émigrés de retour au pays emporteront notre imagination du côté de l'Amérique latine. En 2005 (lors d'un guide précédent)le balisage officiel suivait en totalité la N-634, c'est pourquoi nous avions "inventé" un itinéraire original par les petites routes de la vallée Oscura.Nous conservons cette variante à l'attention des pèlerins qui désirent découvrir d'authentiques villages asturiens. Les amoureux de l'air du grand large lui préférerons la Senda Costera E9 qui, pendant 14 km de sentier piéton, permet d'admirer parmi les plus beaux rivages de la côte cantabrique (balisage jacquaire). Les flèches jaunes officielles hésitent toujours à délaisser la N-634, par respect pour le Camino Real ou "historique". (1) Quoi qu'il en soit, nous les retrouverons juste avant d'arriver à Llanes, au niveau de l'Ermiage del Cristo del Camino. Llanes dévoile un riche patrimoine religieux et défensif, une architecture de villégiature aux goûts de la Belle Époque, un port encaissé et coloré, de belles plages et enfin des cidreries à gogo.Traverser les Asturies sans goûter à son cidre serait une injure. L'art de le consommer obéit aussi à un rituel qui se perd dans la nuit des temps.
(1) C'est à La Franca (4,5 km après notre départ d'Unquera que l'on choisit son itinéraire: soit l'itinéraire officiel jusqu'à Pendueles puis Senda Costera E9 jusqu'à Llanes (23,5 km) soit l’itinéraire "ethnologique" par la vallée Oscura qui passe par le Pic de la Sierra et San Roque del Acebal (25,3km) Faites votre choix!
Dénivelé :
description du dénivelé
Curiosités :
COLOMBRES procure un dépaysement total: impression d'être au Brésil ou ailleurs, dans un quartier colonial d'Amérique latine: église toute blanche, élégants bâtiments aux couleurs vives, palmiers, arbres exotiques odorants et plantes tropicales en tout genre. Les "Indianos", c'est à dire ceux qui avaient émigré, souvent très jeunes,en Amérique et fait fortune , se faisant construire une maison à leur retour au pays.Un des plus beaux exemples est la Quinta Guadalupe , un palais bleu avec son mobilier d'origine, qui abrite à la fois les archives des Asturiens ayant émigré aux XIXe et XXe siècle , et un musée de l'Emigration où sont expliquées toutes les étapes de cette aventure, depuis la préparation des candidats au départ, jusqu'à leur succès...ou leur échec final outre-Atlantique. La France conserve un témoignage du passé avec la "ermita" del Santo Cristo du XVIIe siècle.Sinon la localité, traversée par la N-634, souffre du tumulte moderne. Le balisage officiel s'obstine à flirter avec le trafic routier. C'est pourquoi nous préférerons un itinéraire plus calme qui, dès les premiers mètres, passe devant une habitation habillée d'une peinture murale représentant un pèlerin
La chapelle Cristo del Camino, avant d'arriver à LLIANES, se dresse au sein d'une plantation d'eucalyptus. Dépourvue de lien jacquaire, la chapelle n'en est pas moins l'objet d'une grande dévotion de la part de la population locale qui s'y rend en procession. Llanes fut dès le XIIIe siècle un important lieu de passage sur le chemin de Santiago. La cité portuaire possédait un hôpital pour "pèlerins nationaux et étrangers", l'hôpital San Roque, dont il reste la chapelle. De nombreuses maisons d'indianos peintes en teintes sourdes parsèment la ville et se même à des demeures plus anciennes datant du XVe au XVIIIe siècle, comme le palais de Gaztabaga (XVe) ou le palais des ducs d'Estrada. L'église romano-gothique Santa Maria del Conceyu, bâtie entre les XIIIe et XVe siècles, possède un superbe portail dont les archivoltes portent des représentations de Santiago et de pèlerins. On voit les premières "sidrerias"où la consommation du cidre asturien obéit à tout un rituel auquel on ne saurait déroger. On doit commander une bouteille entière, que l'on soit seul ou pas, le service au verre n'existant pas. Le cidre est versé exclusivement par le serveur qui se contorsionne dans d'étranges postures; l'essentiel est que le cidre tombe de très haut et heurte le bord du verre afin de mousser et de s'oxygéner. Dans l'opération , le sol récolte plus que le client . Dernière obligation pour le consommateur: boire cul sec et jeter par terre le fond du verre. En fin de soirée, les rues alentour sont riches en odeurs et le sol quelque peu glissant.Ces patinoires ne facilitent pas la tâches des buveurs impénitents!
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