A l'Alto de Santa Irene 1km avant le refuge de la Xunta
15800 Mélide - 15821 Santa Irene
Parcours :
Longue étape de 30,8km (7h15 de marche).... Les deux dernières étapes du voyage totalisent une cinquantaine de kilomètres à elles deux. Chacun les découpera comme bon lui semble, selon sa forme physique, son humeur et ses goûts. Dormir à Santa Irene assure une nuit supplémentaire dans un refuge en pleine campagne , scindant équitablement les distances. L'étape de trente kilomètres suit un parcours labyrinthique reliant entre eux des hameaux lilliputiens et des fermes. Dès la sortie de Melide on découvre un joli patrimoine et des traces jacquaires en grand nombre avec l'église Santiago à Boente, l'ancien hôpital à Ribadiso (redevenu un refuge après travaux)ou encore des toponymes se référant au chemin, tels Calzada ou Brea. Dans cette région de la Galice, on retrouve les plantations d'eucalyptus que nous avions quasiment perdu de vue depuis l'entrée dans les Asturies. Nous côtoyons aussi depuis ce matin des drôles d'individus affublés de sacs à dos et chaussés de godillots, peu comme du reste: on les appelle les pèlerins de Compostelle!
Dénivelé :
Ce dénivelé se lit de droite à gauche
Curiosités :
A la sortie de MELIDE, on se dirige vers l'agglomération de SANTA MARIA qui jouxte à présent Mélide. Il serait dommage d'ignorer l'église romane du XIIIe siècle de Santa Maria.L'édifice, dont on remarquera le très beau chevet, est précédé par un intéressant calvaire. De part et d'autre du portail à colonnes, des niches en ogive hébergent des sépultures. La nef unique et l'abside semi-circulaire abritent des fresques du XVIe siècle, ainsi que l'autel roman d'origine.Puis le pèlerin se dirige, au milieu d'un bosquet d'eucalyptus, vers le rio Raido que de grosses dalles de granit moussues permettent de franchir. A PEROXA, on retrouve avec plaisir de belles maisons et des vieilles fermes traditionnelles, accompagnées de leurs horreos, alors qu'ailleurs le progrès tend à imposer à leur détriment des constructions modernes. Ici, la vie rurale reste inchangée malgré les hordes de pèlerins. A BOENTE, la Fuenta de Saleta, à côté d'un calvaire, accueille le pèlerin, et les innombrables coquilles qui ornent les portails lui rappellent, si besoin en était, qu'il est bien en route vers Compostelle. L'église romane Santiago a été reconstruite en 1826. Le granit ayant servi à ériger l'édifice provient de la carrière ayant alimenté, au VIIIe siècle , la construction de la cathédrale de Compostelle.Une chaîne sculptée sur le pourtour de l'autel, à l'arrière duquel sont représentées des coquilles, symbolise l'union entre les fidèles et l'eucharistie. Au centre du retable du XVIIIe siècle figure un saint jacques pèlerin, dominé par un Matamoros portant haut l'étendard frappé de la croix templière. Deux saints français sont représentés de chaque côté de la nef: saint Roch et Notre-Dame-de-la-Salette. Toutes les statues, sauf une, sont en bois de châtaignier, bois rebelle aux parasites. Selon Aymery Picaud, c'est à CASTANEDA que les pierres ramassées à Triacastela par les pèlerins sur le Camino Frances achevaient leur voyage. elles alimentaient les fours à chaux chargés de pourvoir aux besoins du chantier de la cathédrale de Compostelle.Ainsi, les petites pierres qu'apportaient les pèlerins médiévaux depuis les carrières de Tricastela ne jouaient pas qu'un rôle symbolique dans cette construction. RIBADISO est, comme son nom l'indique,situé sur les rives du fleuve Iso qu'enjambe un vieux pont à une arche.Le magnifique refuge occupe l'ancien hôpital de pèlerins San Anton (la maison contiguë au chemin), ainsi que les maisons particulières environnantes assorties de leurs dépendances. L'un des bâtiments était autrefois un atelier de fabrication de chandelles. La petite ville d'ARZUA arbore, malgré sa modernité, quelques traces jacquaires. Le fronton de l'église Santiago porte un écusson sur lequel figure une coquille. Plus loin, la chapelle de La Magdalena a vu passer des jacquets, puisqu'elle date du XIVe siècle. Le sanctuaire gothique faisait partie d'un couvent qui comprenait un hôpital. Il abrite deux sépultures ornées de gisants. La chapelle a été désacralisée et reconvertie en salle d'expositions. La petite chapelle SANTA IRENE est située en contrebas de deux routes, dans un creux, modeste et impavide. Perdue au milieu des arbres, elle est propice au recueillement. Il s'agit de la dernière étape avant d'arriver à Compostelle.
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